Synthèse : 24 morts et des centaines de blessés dans les affrontements en Egypte après la destitution de Morsi

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Au Caire, un témoin a rapporté à Xinhua que les heurts entre les forces de sécurité et les pro-Morsi devant le quartier général de la Garde républicaine, où le président déchu serait assigné à résidence, ont fait au moins trois morts et des dizaines de blessés.

Plus tard dans la soirée, les partisans de l'ancien président qui se dirigeaient vers un studio de télévision publique marchaient vers le pont du 6 octobre, près de la place Tahrir, lorsque des violences ont éclaté entre les partisans de Mohamed Morsi et ses opposants qui fêtaient son évincement.

La télévision publique a cité des opposants qui affirmaient qu'au moins deux personnes avaient été tuées et 70 autres blessées dans les affrontements avant que les forces de sécurité en véhicules blindés ne parviennent à disperser la foule.

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Parallèlement, une source sécuritaire a rapporté la mort de cinq policiers dans le gouvernorat du Nord-Sinaï.

Vendredi, des centaines d'hommes armés ont pris d'assaut l'aéroport international d'Arish, un camp des forces de sécurité à Rafah, un commissariat et deux postes de contrôle à Sheikh Zuwaid à l'aide d'artillerie lourde et de lance-roquettes.

Tarek Khater, sous-secrétaire du ministère de la Santé dans le Nord-Sinaï, a confié à Xinhua qu'au moins 20 personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements entre les partisans de Morsi et les forces de sécurité qui se sont déroulés devant le siège du gouvernorat à El-Arish.

Selon les informations fournies par l'agence officielle MENA, les affrontements à Alexandrie ont fait 12 morts, et ceux d'Assiout et de Suez ont fait un mort chacun, sans compter les centaines de blessés dans les trois villes.

Les violences en Egypte ont été déclenchées par l'évincement du président Morsi, à tendance islamiste, orchestré par l'armée en réaction aux rassemblements monstres anti-Morsi qui se sont déroulés à travers le pays.

Les partisans de Morsi ont qualifié la manoeuvre de l'armée de "coup d'Etat militaire", et réclament le rétablissement de Morsi dans ses fonctions de président.

Des affrontements similaires entre les deux camps ont également éclaté dans d'autres gouvernorats du pays, dont ceux de Damietta, Fayoum, Beheira et Qena.

Pendant ce temps, les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté plusieurs leaders des Frères musulmans et d'autres groupes islamistes accusés d'incitation à la violence contre les opposants au régime Morsi.

Vendredi soir, la police a arrêté le numéro 2 des Frères musulmans, Khairat al-Chater, après avoir appréhendé l'avocat officiel du groupe islamiste, Abdel-Moneim Abdel-Maqsood, ainsi que l'ancien candidat salafiste à la présidence Hazem Salah Abu Ismail.

Des informations antérieures avaient évoqué l'arrestation de Mohamed Badei, le Guide suprême des Frères musulmans, mais ce dernier est parvenu à prononcer vendredi soir un discours devant une foule de sympathisants sur la place Rabia Al-Adawiya au Caire, dans lequel il a qualifié les nouvelles de son arrestation et de son évasion de "fausses".

A la suite de l'évincement de Mohamed Morsi, l'armée a nommé le président de la Cour suprême constitutionnelle Adli Mansour au poste de président par intérim de l'Egypte jusqu'à l'élection de son successeur.

M. Mansour a dissout vendredi le conseil de la Choura (chambre haute du parlement) dominé par les islamistes dans sa première déclaration constitutionnelle en tant que président.

Il a également émis des décrets présidentiels nommant Mostafa Hegazi au poste de conseiller du président aux affaires politiques, Mohamed Raafat Shehata à celui de conseiller aux affaires de sécurité, Ali Awad Saleh a celui de conseiller aux affaires constitutionnelles et Mohamed Ahmed Farid à la tête des renseignements égyptiens.

 

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