Polémique sur la manipulation des données sur la pauvreté au Rwanda : la CEA apporte des éclaircissements

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2019 Afriquinfos)-  Une longue enquête publiée le 13 août dernier par le Financial Times mettait à nue des manipulations de statistiques en 2015 prêtées aux autorités rwandaises pour baisser les chiffres de la pauvreté du pays. Des accusations rejetées par Kigali et qui ont fait réagir ce jeudi, la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Dans son communiqué de presse publié ce jeudi, la Commission économique pour l’Afrique s’est dans un premier temps réjouie de sa collaboration avec le Rwanda via le Centre africain pour la statistique. Elle salue les « efforts constants du Rwanda dans le développement, le renforcement de son système statistique et l’amélioration de la qualité de ses statistiques officielles… En ce qui concerne les statistiques économiques, le pays a fait d’énormes progrès dans la production et la diffusion de statistiques, telles que les Tableaux des ressources et des emplois, dans l’appui à la validation des estimations du PIB. Il a également collaboré avec des partenaires de développement, notamment le Centre africain pour la statistique, de la CEA afin de renforcer en permanence les capacités techniques de son personnel », peut-on lire.

S’agissant des révélations du Financial Times, pour la CEA, il semblerait que c’est de l’utilisation des méthodologies que viendrait les différences constatées dans les chiffres publiés en 2015 par le pays dirigé par Paul Kagamé. Aussi, l’organe exhorte les Bureaux de statistiques nationaux à « en faire davantage pour revoir en permanence les méthodologies, notamment pour identifier de nouvelles sources de données pour les domaines dans lesquels des données critiques risquent de faire défaut. ». A en croire la CEA, le Rwanda utilise la méthodologie internationale (standard) décrite dans le SCN 2008 alors que « la mesure et la compilation du PIB sont une activité complexe qui implique l’utilisation de différentes sources de données, y compris des données d’enquêtes sur les dépenses des ménages afin de mesurer la consommation des ménages et les estimations de la pauvreté. Les données d’enquêtes auprès des ménages sont complétées et / ou corrigées par des données de base supplémentaires afin d’obtenir la consommation finale complète des ménages en tant que contribution du PIB ».  

La Commission économique pour l’Afrique se dit disposer « est résolue à continuer d’aider les États membres à améliorer et à respecter les normes et les standards statistiques acceptés dans le monde, y compris d’examiner la robustesse du système statistique afin de continuer à produire des statistiques fiables, de qualité et à jour ».

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S.B.