"Quelles que soient les mesures que nous prendrons, ce ne sera pas sous le coup de l'émotion. Je confirme que ces preuves existent. J'appelle au calme et à laisser la police faire son travail", a déclaré la ministre sud-africain des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, lors d'une conférence de presse à Pretoria à l'issue du discours d'Adresse à la nation.
Elle faisait référence aux trois diplomates rwandais expulsés d' Afrique du Sud pour leur implication présumée dans des attaques contre des dissidents rwandais vivant en Afrique du Sud.
L'Afrique du Sud a expulsé plus tôt ce mois-ci les trois diplomates après un incident dans lequel des hommes armés ont fait irruption au domicile de M. Nyamwasa, un adversaire politique du président actuel Paul Kagame.
En représailles, le Rwanda a également expulsé six diplomates sud-africains de Kigali.
"Nous avons le droit et la responsabilité, en tant qu'État, d' assurer la sécurité de tous les ressortissants et visiteurs d' Afrique du Sud, quel que soit leur pays d'origine. L'Afrique du Sud ne tolèrera aucun acte criminel ou illégal de la part de quelque personne que ce soit et quel que soit son pays d'origine", a déclaré Mme Nkoana-Mashabane.
L'Afrique du Sud et le Rwanda s'opposent depuis des années au sujet de l'ingérence présumée de ce dernier dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Les relations entre les deux pays semblent s'être détériorées rapidement depuis que l'ex-chef des services de renseignement rwandais Patrick Karegeya, opposant déclaré au gouvernement rwandais, a été retrouvé mort étranglé dans une chambre d'hôtel de Johannesburg lors du réveillon du Nouvel An.
Le gouvernement rwandais a démenti toute implication dans quelque "activité illégale" que ce soit en Afrique du Sud, déclarant que le gouvernement sud-africain n'avait présenté aucune preuve reliant son personnel à ces attaques.
Le gouvernement sud-africain envisagerait selon certaines informations de prendre des mesures supplémentaires contre Kigali, selon l'issue de l'enquête sur les actes criminels présumés des diplomates rwandais.
Les agences des forces de l'ordre sud-africaines progressent dans leurs investigations sur les activités criminelles des diplomates rwandais, selon Mme Nkoana-Mashabane.
Si des problèmes politiques se font jour, l'Afrique du Sud prendra des mesures en application des mécanismes bilatéraux en place, y compris la convention de Vienne, qui définit un cadre pour les relations diplomatiques entre pays indépendants, a déclaré la ministre.
