VIH/sida : L’ONU appelle à un engagement plus fort pour éradiquer la maladie

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"Toutefois, il reste un défi mondial à relever après l'échéance de 2015 et un engagement continu de notre part sera nécessaire pour mettre fin à ce fléau", a prévenu M. Ashe. "Il ne faudrait pas sous-estimer les progrès accomplis, notamment dans le domaine des traitements antirétroviraux, dont bénéficient dix millions de personnes dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Les succès obtenus dans le cadre de cette lutte peuvent d'ailleurs fournir des leçons utiles pour répondre à d'autres défis de santé publique et de développement."

"Nous devons donc accélérer les efforts pour venir en aide aux groupes les plus vulnérables, en tirant parti de nos actions pour promouvoir l'égalité entre les sexes et mettre fin à la discrimination et à la stigmatisation, que ce soit dans la législation ou dans les pratiques", a-t-il ajouté en appelant à intégrer la lutte contre le VIH/sida aux priorités du programme de développement pour l'après-2015.

Dans ses remarques au rapport, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que l'action mondiale contre le VIH a atteint une phase importante à l'approche de la date butoir de 2015 fixée pour atteindre les objectifs et les engagements établis par l'Assemblée générale dans sa Déclaration politique de 2011 sur le VIH et le sida.

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"Le monde a une occasion historique de jeter les bases pour éliminer l'épidémie de sida. Toutefois, le succès n'est pas garanti. Tout en étant encourageants, les nouveaux développements et les tendances mondiales générales masquent le fait qu'un trop grand nombre de personnes infectées et affectées par le VIH sont laissées pour compte", a expliqué M. Ban.

Dans des douzaines de pays, le traitement antirétroviral, qui est d'une importance vitale, n'atteint qu'une fraction des personnes éligibles dans le monde. Jusqu'en décembre 2012, seule une personne environ sur trois éligibles au traitement en bénéficiait.

"Bien trop souvent, la discrimination, la criminalisation et les pratiques répressives limitent une action efficace contre le VIH en faveur des personnes qui en ont le plus besoin, surtout les populations clefs les plus exposées au risque d'infection", souligne M. Ban.

En outre, la lutte contre le sida ne répond pas aux besoins des jeunes, a rappelé le secrétaire général. Les enfants sont deux fois moins susceptibles que les adultes de bénéficier du traitement antirétroviral en cas de besoin. Même si les décès liés au sida sont en baisse dans l'ensemble, la mortalité due au VIH chez les adolescents a augmenté de 50% depuis 2005. En Afrique subsaharienne, les taux d'infection demeurent substantiellement plus élevés chez les filles que chez les garçons de même âge.

"Bien que plusieurs des cibles et des objectifs principaux de 2015 soient à notre portée, le sida sera encore en 2016 un défi mondial urgent de santé et de développement", a prévenu le chef de l'ONU.