Avec la montée en puissance des BRICS, le FMI envisage le changement

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Quand Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international (FMI), a déclaré en juin qu’elle ne serait pas surprise si le siège du FMI déménageait un jour de Washington à Beijing, ces remarques ont été largement interprétées comme une validation de l’économie chinoise et une expression de sa frustration vis-à-vis de l’échec des Etats-Unis à ratifier la réforme des quotas du FMI qui vise à donner aux économies émergentes plus de poids sur la scène internationale, comme elles le méritent.

Lors d’une table ronde à l’attention des médias tenue mardi, Mme Lagarde a souligné qu’il n’y a pas de lien entre la manoeuvre des BRICS et la réforme des quotas du FMI qui est actuellement au point mort.

Mais elle a également déclaré qu’avec le nouvel équilibre du pouvoir, il y a un besoin de multiplier les couches des filets de sécurité financiers mondiaux, avant d’ajouter qu’elle était heureuse de voir la coopération et la coordination progresser parmi les piliers de ces réseaux.

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Pour refléter la croissance et l’influence sous-représentées des économies émergentes, la réforme des quotas du FMI appelle à un changement de 6% dans les quotes-parts pour les économies émergentes. Cela propulserait la Chine, dont le vote a moins de poids que ceux des pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), au rang de troisième plus grand actionnaire. Les actions pour la Russie, l’Inde et le Brésil vont également augmenter.

La réforme, cependant, a été retardée pendant quatre ans car elle est bloquée par le Congrès américain, qui conserve son droit de veto.

« L’échec du Congrès américain à ratifier la réforme des quotas mine la crédibilité de l’institution », a souligné mardi Mme Lagarde.

La question l’obnubilait depuis le début de l’année. Lors de la réunion de printemps du FMI en avril, elle a même laissé entendre l’existence d’un « plan B » si les Etats-Unis ne parvenaient pas à approuver la réforme d’ici la fin de l’année.

Malgré sa frustration, Mme Lagarde a travaillé dur pour que l’organisation forte de 188 membres ne ressente pas les effets négatifs de la réforme qui n’avance pas. Pour cette raison, les économies émergentes ne renonceront pas à leur aspiration à construire un ordre financier mondial plus équilibré.

Mme Lagarde a indiqué que le FMI devrait coopérer avec la nouvelle banque de développement des BRICS.

« L’équilibre des forces a changé. Il y a des affrontements, des puissances économiques qui émergent, se consolident et coopèrent… Le monde devient à la fois global et interdépendant et a probablement besoin de différentes couches pour ces filets de sécurité », a-t-elle souligné à la table ronde.

« Mais je ne vois rien qui est incompatible avec la mission du FMI. La coopération et la coordination entre les piliers des filets de sécurité internationaux, dont le FMI est une pièce centrale, progressent inexorablement. Le FMI pourrait s’y consacrer davantage, et je trouve cela terriblement excitant pour l’avenir », a-t-elle ajouté.

Ce mois de juillet marque le troisième anniversaire de l’arrivée de Mme Lagarde à la tête du FMI. Elle a conduit l’institution à calmer les ardeurs financières des pays européens et à repositionner le travail du FMI pour aborder le changement climatique, l’inégalités des revenus et le rôle des femmes dans la population active – des questions qui n’avaient jamais fait l’objet de recherches de la part du FMI auparavant.

« Le monde a changé autour du FMI, et le FMI a lui-même énormément changé. Il va continuer de changer, et c’est l’un des atouts de cette institution », a-t-elle noté.

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