La démocratie et le respect des droits de l’homme au centre du XIV Sommet de la Francophonie

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"Pour la RDC, ce sommet est une occasion d'affirmer sa solidarité avec tous les peuples francophones et de confirmer au monde, une fois de plus, sa vocation de pays hospitalier et prospère, sa ferme volonté d'être un Etat de droit, respectueux des principes de démocratie et des droits et libertés fondamentaux, conformément à la charte de l'OIF", a déclaré Joseph Kabila, dans son discours d'ouverture.

Le président congolais a montré à la face du monde que son pays participe à la promotion de la langue française et la défense de la diversité culturelle, de l'humanisme, de la tolérance, d'un Etat de droit et de la démocratie, qui sont en effet consubstantiels de la Francophonie.

Prenant la parole à la tribune plantée pour la circonstance dans la salle du Palais du Peuple, le président François Hollande a déclaré que "la francophonie doit porter la démocratie, les droits de l'homme, le pluralisme, le respect de la liberté d'expression, l'affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants".

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En inaugurant le 13 octobre à Kinshasa une médiathèque baptisée du nom de Floribert Chebeya, militant des droits de l'homme assassiné en 2010, M. Hollande a déclaré que la "la bataille pour les droits de l'homme demeure. Ici, nous sommes dans une démocratie où le processus n'a pas été encore complet, c'est le moins que l'on puisse dire".

Dans un point de presse tenu le 14 octobre après la clôture de ce sommet, Joseph Kabila a précisé que "la RDC, notre pays, est fière de la démocratie exercée dans ce pays, elle n'est pas du tout complexée et par le niveau de la démocratie, de la liberté, de la situation de droits de l'homme".

"Nous pratiquons la démocratie dans ce pays par conviction et pas par contrainte, c'est notre choix, et on est déterminé", a-t-il insisté.

Le 9 octobre, François Hollande a estimé que la situation en RDC est "tout à fait inacceptable sur le plan des droits de l'homme, de la démocratie et de la reconnaissance de l'opposition", ce qui Kinshasa a contredit.

Sur le plan de la liberté de la presse, le président français a demandé à l'ambassadeur de son pays en RDC de faire une demande officielle aux autorités congolaises pour que les journalistes arrêtés puissent être libérés et que les médias fermés puissent fonctionner comme ils doivent dans une démocratie", a affirmé M. Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l'ONG Journaliste en Danger (JED).

En RDC, les manifestations de l'opposition sont régulièrement interdites, les chaînes proches de l'opposition sont fréquemment fermées, dont notamment la RLTV. François Hollande et Joseph Kabila n'ont pas la même compréhension sur le plan de la démocratie et les droits de l'homme. Le message clair du président français a été entendu et tout le monde espère que les autorités congolaises vont en tenir compte.

Selon un rapport du PNUD publié en 2011, cet organe onusien a estimé que plus de 71% de la population congolaise vivent avec moins d'un dollar par personne par jour. La pauvreté a évidemment sévit dans toutes les catégories socioprofessionnelles en RDC.

Mais malgré tout, la démocratie et le respect des droits de l'homme sont au centre de ce sommet tenu dans un pays, dont le premier défi est la pauvreté. Aucun des chefs d'Etat et de gouvernement présentés n'a voulu voir ce qui se passe chaque jour dans la rue.