Angola: Nicki Minag enflamme les défenseurs des droits de l’Homme, pour un concert

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«Nicki Minaj est une artiste globale. Des millions de gens voient en elle une inspiration créative. Il n’y a pas de bonne raison pour elle de faire des affaires avec la dictature corrompue angolaise et de cautionner sa compagnie», a écrit Thor Halvorssen, le président de l’ONG américaine Human Rights Foundation, dans une lettre adressée à la chanteuse.

Le président de l’ONG rappelle dans sa lettre que la chanteuse n’était pas encore née quand le président José Eduardo dos Santos a pris le pouvoir en 1979, installant sa famille aux affaires. «Il a instauré le harcèlement en routine avec l’arrestation et l’exécution d’hommes politiques, de journalistes, de militants, et d’étudiants qui s’opposent au gouvernement et dénoncent la corruption», explique-t-il.

Pour Halvorssen, cette «extravagance » contraste avec l’arrestation de Luaty Beirao accusé d’avoir participé à une réunion autour des questions de la démocratie et de l’action non-violente. Incarcéré avec 16 autres participants à la réunion, Luaty avait entamé une grève de la faim. Ses camarades de misère et lui-même sont actuellement jugés pour préparation d’acte de rébellion.

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«Mme Minaj, vous êtes bien connue pour être impliquée auprès d’organisations caritatives comme la Foundation Obtenez Schooled, qui encourage les jeunes à terminer leurs études secondaires et à réussir au collège», poursuit Halvorssen. «Si vous offrez votre spectacle au dictateur et à sa famille, vous serez alors dans le camp de ceux qui volent les ressources pédagogiques et l’avenir des jeunes Angolais», lance M. Halvorssen à l’endroit de la chanteuse du célèbre tube «Ananconda» pour conclure sa lettre.

Pour l’heure  Niki Minag n’a pas réagi.

 «Nicki Minaj marche dans les pas de Mariah Carey en acceptant de l’argent d’un dictateur qui a étouffé la liberté d’expression sans aucune pitié», juge à son tour Jeffery Smith, du centre Robert Kennedy pour les droits de l’Homme. «La répression continue des droits de l’Homme en Angola a frappé de plein fouet les activistes, les membres de l’opposition, les journalistes et même les musiciens», poursuit-il.En 2013, la chanteuse américaine Mariah Carey avait également fait l’objet d’une polémique pour avoir elle aussi accepté de jouer en Angola pour la somme rondelette d’un million de dollars.

Au pouvoir  depuis 1979, José Edouardo Dos Santos dirige l’Angola  d’une main de fer et exerce, avec ses proches, selon les observateurs, une mainmise totale sur l’économie de ce pays pétrolier où 36,6 % de la population vit sous le  seuil de la pauvreté.

Larissa AGBENOU