Condamné pour «homicide involontaire» en première instance en 2014, le champion handisport a vu le verdict cassé par la Cour suprême d’appel qui a requalifié le chef d’inculpation en meurtre. Il encourt théoriquement une peine de 15 ans de prison à la perpétuité.
Selon le juge Eric Leach, l'accusé est «coupable de meurtre», ayant eu des intentions criminelles au moment des coups de feu, a-t-il déclaré, à l'issue d'une longue lecture, avant d’ajouter: «L'affaire, est renvoyée à la juridiction de première instance pour revoir la sentence». Ce qui ne fait pas objet d’un nouveau procès, mais simplement une nouvelle délibération pour modifier la peine de prison.
Quand un geste vous suit…
Le héros handicapé des Jeux Olympiques de Londres en 2012 avait été condamné à 5 ans de prison pour «homicide involontaire», pour avoir tué sa petite amie Reeva Steenkamp de quatre coups de feu tirés à travers la porte des toilettes de sa maison de Pretoria, dans la nuit de la Saint Valentin 2013. Tant bien qu’il a été condamné en 2014 pour «homicide involontaire». Le parquet avait fait appel, dans l'espoir d'obtenir une condamnation pour «meurtre». Toutefois, la porte-parole du parquet national, Bulelwa Makeke, estime que l’accusé devrait continuer à bénéficier de son régime actuel jusqu'au jour où sera prononcée la nouvelle sentence, qui pourrait intervenir début 2016.
Après une année passée en prison, Pistorius en était sorti fin octobre dernier, puis placé aux arrêts domiciliaires dans la somptueuse propriété de son oncle. Une décision critiquée par Barry Steenkamp, le père de la victime. Mais pour le verdict donné ce jeudi, la famille Steenkamp s'est dite «satisfaite» sur la chaîne de télévision sud-africaine ANN7. Pistorius qui était absent ce jeudi au tribunal de Bloemfontein, n'a jamais nié avoir tué Reeva. Cependant, il a toujours soutenu qu'il croyait qu'un cambrioleur s'était introduit dans la maison, et qu'il ignorait que son amie ne se trouvait plus dans le lit au moment où il a fait feu.
Oscar Pistorius était une icône du sport mondial jusque dans la nuit 14 février 2013. Amputé des deux jambes en dessous du genou, il courait sur des prothèses de carbone souples. Ce qui lui a valu le surnom de «blade runner» (le coureur aux lames). Plusieurs fois champion paralympique en athlétisme, il a connu l'apogée de sa gloire aux Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Innocente Nice
