Kinshasa (© 2019 Afriquinfos)- Mgr Marcel Utembi, président de la conférence épiscopale (Cenco) déplore que «rien qu’en ce mois de novembre, on a dénombré 80 morts» dans la région de Beni «sans compter les blessés graves et les disparus», a-t-il dit dans un communiqué publié mardi, tout en demandant de «restaurer l’autorité de l’Etat» à Beni et Minembwe.
La Cenco note en outre que «des troupes étrangères alimentent» des affrontements en cours à Minembwe dans la province du Sud-Kivu. Depuis mai, la région de Minembwe est le théâtre de violences entre la communauté Banyamulenge, des Congolais éleveurs aux très lointaines ascendances rwandaises, et des membres des communautés congolaises Bembe, Bafuliro et Bashi.
Ces massacres sont attribués par les autorités au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont tué des centaines de personnes dans la région depuis 2014.
Lundi, des habitants ont envahi et mis le feu à un camp de l’ONU à Beni, où ils dénoncent l’«inaction» des Casques bleus face à un nouveau massacre de civils attribué au groupe armé des ADF.
Kinshasa a pour sa part annoncé lundi des «opérations conjointes entre l’armée nationale et la Monusco (Mission des Nations unies au Congo)» à Beni, «afin d’assurer la paix et la sécurité à la population civile». La présidence a également annoncé dans un communiqué «l’installation d’un quartier général avancé des forces armées à Beni», à l’issue d’une réunion urgente d’un «conseil de sécurité» à Kinshasa présidé par le chef de l’Etat Félix Tshiskedi, en présence de la cheffe de la Monusco, Mme Leila Zerrougi.
I.N.