Onchocercose : 10 millions de personnes exposées au Cameroun, l’aide internationale sollicitée

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"C'est un problème sérieux", a affirmé le Dr Roungou lors d'une conférence de presse au terme d'une mission entamée au Cameroun cinq jours auparavant et qui a été marquée de visites de terrain et des rencontres avec les autorités pour apprécier les efforts de lutte contre la maladie.

Sur la liste des maladies tropicales négligées à chimiothérapie préventive, l'onchocercose est identifiée comme un problème de santé publique au Cameroun depuis 1980 et les interventions de lutte contre  cette pathologie ont véritablement commencé à se faire ressentir au début des années 1990.

En 2012, soit 15 ans après l'administration du premier traitement à base d'Ivermectine dans la vallée de la Vina (Nord), 5 millions de malades parmi lesquels 32.000 aveugles et 1,5 million de personnes à la phase de complication étaient recensés par une étude de médecins chercheurs locaux.

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De l'avis du ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, 80 millions de traitements gratuits ont été apportés à ce jour par le Programme africain de lutte contre l'onchocercose lancé en 1995. Le directeur de cette institution de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue cette aide en médicaments aux coûts élevés à 35 milliards de francs par an.

Au Cameroun, Jean-Baptiste Roungou est venu plaider un engagement accru des autorités du pays avec la mise à disposition de la contrepartie nationale en vue d'inciter une plus grande mobilisation des investissements des donateurs au rang desquels le gouvernement américain est cité en tête du classement.

A Monatélé, une localité à une centaine de kilomètres à l'Ouest de Yaoundé, il a visité un site décrit comme concentrant, en plus de l'onchocercose, la lèpre et la filariose lymphatique, deux autres maladies tropicales négligées, d'après un résumé fait par le ministre de la Santé publique.

Le séjour du Dr. Roungou intervient au moment où le programme qu'il dirige entame une période de transition de deux ans avant sa transformation d'une nouvelle entité en 2016, du nom de Programme africain de lutte contre l'onchocercose dans le contexte de l'élimination accélérée des maladies tropicales qui se prêtent à la chimiothérapie préventive dans la région africain (PENDA).

D'après les statistiques, 464 millions de personnes infectées, soit 30% du total mondial, vivent dans 34 pays d'Afrique. Des pays comme le Burkina Faso, connu avant comme le plus touché d'Afrique de l'Ouest avec parfois 80% d'aveugles dans un village réduits aujourd'hui à un petit nombre de personnes âgées aveugles, ont enregistré des progrès appréciables dans l'éradication de cette maladie.