Café : 25.000 à 30.000 tonnes de production de café vert au Burundi, 80% de devises

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Par Raphaël MVOGO

Uniquement du café arabica, ce produit de rente qui génère 80% des devises du pays et cultivé sur environ 60.000 hectares, rapporte aux producteurs entre 3 et 4 USD le kilo, a rapporté dans un entretien à Xinhua lors d'une réunion, tenue mercredi et jeudi à Yaoundé, M. Baranyizigiye qui gère un organisme doté d'un budget d'environ trois millions USD à l'heure actuelle.

Question : Depuis la fin officielle de la guerre civile en 2005, la production de café du Burundi a-t-elle repris normalement ?

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Réponse : Le café du Burundi occupe une place assez importante dans le pays. Il génère plus de 80% des devises du pays et il est pratiqué par plus de 600.000 familles burundaises. La production varie entre 25.000 et 30.000 tonnes de café vert, donc de café marchand, par an. Mais maintenant, nous sommes en train de voir si on peut augmenter la production jusqu'à 40.000 tonnes par an de café vert. Nous produisons uniquement le café arabica, mais avant la guerre on avait une petite superficie de café robusta, malheureusement ça a été détruit par la guerre et on n'a gardé que le café arabica. Les surfaces cultivées sont environ 60.000 hectares.

Q : Quel a été l'impact de la guerre dans cette filière ?

R : Avant la guerre, on avait une production qui était stabilisée à 30.000 tonnes. Mais à cause de la guerre, nous avons eu une production qui allait jusqu'en dessous de 20.000 tonnes, même 15.000 tonnes. Maintenant, nous voulons encore une fois stabiliser la production à 30.000 tonnes et l'augmenter même à 40.000 tonnes.

Q : Les producteurs ont-ils retrouvé la confiance ?

R : Le nombre de producteurs, par rapport à avant la guerre, est en baisse, parce qu'il y en a qui ont abandonné et qui n'ont pas repris le café. Mais cela est dû à la baisse des cours les années antérieures. Toutefois, avec des cours de café plus ou moins qui augmentent un peu, il y a des producteurs qui reviennent et la grande demande de plants est grande.

Q : Les prix d'achat pratiqués sont-ils incitatifs pour ces producteurs ?

R : Au Burundi, le prix n'est pas fixe. Il varie chaque année et en fonction des prix au niveau mondial. Mais ce qui est donné aujourd'hui aux producteurs, c'est 72% du prix de vente du café. C'est-à-dire qu'ils sont payés après la vente du café marchand sur le marché international. En dollar, le producteur aujourd'hui a à peu près 3 ou 4 dollars par kilo.

Q : Quel est votre marché ?

R : Le principal marché burundais, c'est surtout le marché américain. C'est là où nous avons beaucoup plus d'acheteurs.

Q : Des appuis et des subventions des pouvoirs publics sont-ils accordés aux producteurs ?

R : Absolument, il y a par exemple les services d'encadrement technique. Ce sont des services de l'Etat, maintenant la filière café burundaise est en train d'être privatisée, c'est-à-dire que le gros des activités est assuré par des privés. Il y a des producteurs qui travaillent comme des privés ; il y a les usiniers, transformateurs, exportateurs… Ce sont les privés qui maîtrisent pratiquement tous les maillons de la filière. L'Etat s'occupe uniquement de la régulation. Il y a un établissement public de l'Etat, l'Autorité de régulation de la filière qui est purement gouvernementale. Sinon, les intrants sont achetés par notre association, l'Intercafé, dans laquelle se trouvent tous les producteurs, tous les usiniers et tous les exportateurs.

Q : Quelles sont les difficultés de la filière ?

R : Actuellement, les difficultés que nous avons, c'est justement les difficultés de la production. Parce que le pays a connu quand même une guerre de plus de 10 ans. Il y a un relâchement des producteurs. Mais maintenant, c'est un défi que nous sommes en train de relever pour voir si les producteurs peuvent encore se mettre à la production afin d'augmenter plus la production.