Guinée équatoriale : « Amnistie totale » pour tous les prisonniers et opposants en Guinée équatoriale, l’opposition prend la nouvelle avec des pincettes

Afriquinfos
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Malabo (© 2018 Afriquinfos) – Suite à l’annonce d’une « amnistie totale » pour les prisonniers politiques et opposants par le président Teodoro Obiang Nguema, en Guinée Equatoriale,  l’opposition reste prudent.

Dans un décret lu mercredi à la télévision, le président Obiang, 76 ans, qui dirige sans partage son pays depuis 1979, a accordé « l’amnistie totale à tous les citoyens condamnés par les tribunaux (…) pour des délits politiques dans l’exercice de leur activité, purgeant ou non leur peine ».

Gabriel Nse Obiang, chef de Citoyens pour l’innovation (CI), principal parti d’opposition à Malabo, a déclaré à l’AFP qu’il attendait d’ici à « demain ou samedi la libération » des prisonniers politiques annoncée la veille par le président Nguema.

Affirmant qu’il accordait « beaucoup de valeur » au décret présidentiel, il a encouragé le chef de l’Etat à poursuivre « dans cette voie » de l’ouverture, mais a souhaité que l’amnistie soit « vraie » et non « un piège ».

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Il attend donc que son parti, dissous en février, soit « automatiquement restauré ». « Dans ce cas, nous sommes prêts à aller au dialogue » national prévu mi-juillet, a-t-il ajouté.

M. Nse Obiang a appelé les opposants de la diaspora à rentrer « pour que nous tous dialoguions » avec le régime de Malabo.

D’après les propos du chef de l’Etat, cette amnistie s’étend à toute personne « privée de liberté ou empêchée d’exercer son droit politique dans le pays ».

Si elle est appliquée rapidement, cette mesure spectaculaire devrait se traduire par la libération de 21 militants de CI, condamnés en février à plus de 30 ans de prison, notamment pour « sédition ».

Ce parti, légalisé en 2014 à l’issue d’un précédent dialogue national, a été dissous quatre ans plus tard, en même temps qu’étaient condamnés ses partisans à la suite d’incidents à Aconibé (sud-est).

L’objectif de l’amnistie selon le président Obiang Nguema, vise à « permettre une large participation de tous les acteurs politiques » à un dialogue national prévu du 16 au 21 juillet.

Il s’engage à garantir « liberté » et « sécurité » à tous les participants à ce dialogue, auquel ont été conviés et seront présents, pour la première fois, la société civile, l’Eglise et la communauté internationale.

V.A.

 

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