Gabon: une femme tuée par une « balle perdue » lors des récents incidents de Libreville

Afriquinfos
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Une femme a été tuée par « une balle perdue » lors des incidents qui ont secoué vendredi Libreville après des rumeurs d’enlèvements d’enfants, s’ajoutant aux deux personnes mortes lynchées par la foule, a déclaré mardi le procureur de Libreville.

« Une femme qui se trouvait dans des attroupements dans le quartier du PK7 est décédée des suites d’une balle perdue, selon les premières informations transmises. Une enquête a été ouverte », a déclaré le procureur de Libreville André Patrick Roponat lors d’un point presse.

Entre jeudi soir et samedi matin, plusieurs quartiers populaires de Libreville se sont enflammés. Les habitants y avaient érigé des barricades et procédé à la fouille des véhicules à la recherche d’éventuels enfants kidnappés. 

Depuis la disparition d’un garçon de 3 ans, Rinaldi, le 12 janvier dans un village du nord du pays, des rumeurs de rapts d’enfants se sont propagées, notamment sur les réseaux sociaux. Une série de kidnappings formellement démentie par les autorités, qui ont souligné qu’aucune autre plainte pour enlèvement n’avait été déposée.

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Après les incidents, plusieurs dizaines de personnes avaient été interpellées. Cinq ont été incarcérées mardi soir pour « participation à un attroupement armé », « diffusion de fausses nouvelles » et « outrage à agent », a détaillé le procureur, précisant que ce nombre allait évoluer d’ici à vendredi.

Quant aux personnes suspectées d’avoir participé aux lynchages, elles sont toujours entendues par la police et n’ont pas encore été présentées à la justice. 

Lors des incidents, plusieurs habitants, accusés par les foules d’être des kidnappeurs d’enfants, avaient été violemment agressés. Deux sont décédés des suites de leurs blessures.

Mardi, la préfecture de police de Libreville a diffusé un avis de recherche ciblant 10 personnes, publiant leurs portraits capturés à partir des vidéos des lynchages qui circulent sur les réseaux sociaux. 

Les accusations de crimes rituels prennent régulièrement de l’ampleur au Gabon. En 2012 et 2013, la découverte de plusieurs corps mutilés avait provoqué la colère populaire.

© Agence France-Presse