Libreville (© 2017 Afriquinfos) – Limogé le lundi 9 janvier, l’ex-ministre du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou, est détenu en prison. Un coup dur pour ce dernier qui venait à peine d’organiser la passation de pouvoir avec son successeur, que des enquêteurs débarquaient pour perquisitionner les locaux du ministère, son bureau, et saisir des documents.
Plusieurs incarcérations ont lieu au Gabon ces derniers jours, dont celle de Magloire Ngambia, qui avait à sa seule charge six ministères sous le premier septennat d’Ali Bongo, et celle de Blaise Wada, gérant d’un projet d’assainissement de Libreville financé par l’Union européenne.
Etienne Dieudonné Ngoubou haut cadre déchu a même été hué à sa sortie du bâtiment par ses collaborateurs, qui en même temps lui criaient «bonne année». La vidéo a d’ailleurs tourné sur les réseaux sociaux.
Mardi, le haut cadre a été placé en garde à vue à la Direction générale des renseignements puis présenté au procureur qui a ouvert une instruction judiciaire.
Fraudes et malversations?
L’ancien ministre a été auditionné et inculpé ce Jeudi 12 janvier par un juge d’instruction. Il a été finalement placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, établissement pénitentiaire surnommé «Sans famille» par les Gabonais.
Il lui a été reproché des montages financiers et des malversations d’après son avocat Maître Anges Kevin Nzigou.
Me Nzigou s’étonne de la rapidité de la procédure. « Pour inculper quelqu’un il faut rassembler des éléments suffisants. Or tout s’est fait en quelques jours à peine », a-t-il déploré.
En effet, la Constitution prévoit que les ministres aient leur responsabilité pénale engagée devant la Haute Cour de justice pour des fautes commises pendant leur mandat. Pour Maître Nzigou, ce sont donc des membres dépendants de cette juridiction d’exception qui doivent enquêter et non pas un juge d’instruction classique.
Vignikpo Akpéné
