Gabon: France 2 et un journal d’opposition suspendus

Afriquinfos
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Libreville (© 2018 Afriquinfos)- Au Gabon, la chaine publique française France 2 vient d’être suspendu pour un an la diffusion. Celle-ci est accusée d’avoir rediffusé un documentaire critique sur le président Ali Bongo Ondimba, et pour un mois un journal d’opposition.

« S’interrogeant sur l’opportunité » pour France 2 « de rediffuser la veille du 17 août (fête de l’indépendance) un documentaire subversif sur le Gabon », la Haute autorité gabonaise de la communication (HAC), a décidé de suspendre pour 12 mois les programmes de la chaîne publique française, selon un communiqué lu mercredi à la télévision nationale.

Lors de sa première diffusion en juillet 2017, le documentaire « Le clan Bongo, une histoire française » avait créé la polémique dans ce pays

Il dressait un portrait peu flatteur de l’actuel président Ali Bongo, fils d’Omar Bongo, chef de l’Etat gabonais de 1967 à sa mort en 2009, et ancien pilier de la Françafrique.

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Le reportage donnait en particulier la parole à l’ancien PDG de la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine, Loïk Le Floch-Prigent, qui affirmait qu’un accord secret réservait 18% des actions d’Elf Gabon à Omar Bongo, en plus des bonus.

Selon la HAC, la rediffusion du reportage était « répréhensible » et porterait « atteinte aux institutions de la République, à la dignité d’autrui (…)  de nature à troubler l’ordre publique ».

Outre France 2, le journal Echos du Nord, l’un des principaux médias d’opposition du Gabon, a été  suspendu pour un mois, à quelques semaines d’élections législatives prévues le 6 octobre après plusieurs reports.

Le régulateur des médias avait été saisi par le vice-président gabonais, Pierre Claver Maganga Moussavou, pour « atteinte à sa personne et défaut de preuves » après la publication dans ce journal d’articles révélant des achats de véhicules de luxe par M. Moussavou.

Pays d’Afrique centrale de moins de 2 millions d’habitants, le Gabon est en proie à de graves difficultés économiques.

Vignikpo Akpéné