Lovely Difficult, ou l’histoire de Mayra Andrade

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<strong style="margin-right:4px;">Photo diffusée par Charles Clément pour la promotion de l’album de Mayra Andrade.</strong>  					Mayra Andrade

Avec&nbsp;Lovely Difficult,&nbsp;son quatri&egrave;me album, Mayra Andrade dessine sa carte du monde, entre son Cap Vert, la pop europ&eacute;enne et le r&ecirc;ve tropicaliste.&nbsp; Un album polyglotte, intime, g&eacute;n&eacute;reux.

Mayra Andrade est lovely. Adorable, g&eacute;n&eacute;reuse, radieuse. Une voix po&eacute;tique et actuelle, enracin&eacute;e et singuli&egrave;re, que l&rsquo;on a t&ocirc;t fait de r&eacute;sumer, il y a quelques ann&eacute;es, &agrave; &laquo;&nbsp;l&rsquo;autre Cap Vert&nbsp;&raquo; &ndash; comme une Cesaria Evora d&eacute;barbouill&eacute;e des fatalit&eacute;s et des vieux ors de la tradition.

Voici que sort Lovely Difficult, quatri&egrave;me album d&rsquo;une chanteuse de vingt-huit ans qui affiche ouvertement que tout n&rsquo;est pas si simple dans sa vie et ses envies, qu&rsquo;elle n&rsquo;est pas seulement une chanteuse n&eacute;o-traditionnelle. Oui, adorable mais volontaire, adorable mais audacieuse, adorable mais d&eacute;cid&eacute;e. Adorable mais libre, en musique comme dans sa vie. Son compagnon lui a donn&eacute; ce surnom, dont elle fait le titre de son album, Lovely Difficult.&nbsp;&nbsp;

&nbsp;We used to call it Love, chanson de l'album
We used to call it Love, chanson de l&#39;album &quot;Lovely Difficult&quot; de Mayra Andrade,
Photo diffus&eacute;e par Charles Clement pour la promotion de l&rsquo;album de Mayra Andrade

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Mayra fait entendre des couleurs radieuses &agrave; danser, des rythmiques soyeuses, des m&eacute;lodies enlev&eacute;es, un chant tr&egrave;s d&eacute;licatement poivr&eacute;, comme si l&rsquo;Europe de la pop avait toujours &eacute;t&eacute; un archipel des mers chaudes. Des chansons d&rsquo;&eacute;t&eacute; &eacute;ternel qui effacent les brumes et les froids, et sans jamais faire &eacute;clater les flashes de l&rsquo;exotisme. En cr&eacute;ole capverdien, en anglais, en fran&ccedil;ais, en portugais, elle nous entraine dans un mouvement aventureux, tendre, inattendu.

Sa pop qui englobe tout le vaste mouvement du monde, entre romantismes occidentaux et sensualit&eacute;s du Sud, reggae d&rsquo;ici et trois-temps d&rsquo;Afrique. Une pop tropicale, actuelle, voyageuse. Tout simplement, Mayra voulait &laquo;&nbsp;une musique qui soit le reflet de ma vie&nbsp;&raquo;.

Il est vrai que sa destin&eacute;e est hautement romanesque&nbsp;: son p&egrave;re est un combattant de l&rsquo;ind&eacute;pendance du Cap-Vert, cause soutenue par Cuba. Quand sa m&egrave;re est enceinte, on craint pour sa sant&eacute; et elle part dans le &laquo;&nbsp;pays-fr&egrave;re&nbsp;&raquo; terminer sa grossesse. Mayra nait &agrave; La Havane. Elle grandit &agrave; Praia, au Cap-Vert et, &agrave; six ans, elle suit sa m&egrave;re et son beau-p&egrave;re diplomate au S&eacute;n&eacute;gal, en Angola puis en Allemagne. Quand elle rentre au pays, &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de quatorze ans, elle commence &agrave; chanter. Et gagne la m&eacute;daille d&rsquo;or du concours des Jeux de la Francophonie en 2001, &agrave; Ottawa.

Cesaria Evora a fait connaitre au monde le nom de son pays (&laquo;&nbsp;le Cap Vert, ni cap, ni vert&nbsp;&raquo;, comme l&rsquo;&eacute;crit joliment V&eacute;ronique Mortaigne du Monde) et les rythmes mul&acirc;tres de l&rsquo;&icirc;le de S&atilde;o Vicente, la morna et la coladera. Mayra Andrade vient de l&rsquo;&icirc;le de Santiago, o&ugrave; les musiques sont plus percussives, rythmiques, africaines &ndash; le funana, le batuque&hellip; Des musiques assez mal vues de l&rsquo;&eacute;lite coloniale, qui ne se sont jamais export&eacute;es. Ce sont ces styles qui la passionnent.

Sa premi&egrave;re d&eacute;cision est d&rsquo;attendre pour enregistrer. Beaucoup de sc&egrave;ne, mais pas de studio. Elle a une conversation avec Orlando Pantera, l&rsquo;artiste qui, &agrave; ce moment-l&agrave;, est le plus libre et le plus novateur de l&rsquo;archipel. Elle lui dit&nbsp;:

&laquo;&nbsp;Je ne sais pas quoi faire de ma musique. Je voudrais faire quelque chose de diff&eacute;rent.

&ndash; Eh bien, ma ch&eacute;rie, ne cherche plus, tu as trouv&eacute;&nbsp;: fais quelque chose de diff&eacute;rent&nbsp;!&nbsp;&raquo;

Elle va s&rsquo;attacher &agrave; traquer la diff&eacute;rence mais elle est vite orpheline de Pantera, emport&eacute; par la maladie &agrave; trente-trois ans, le jour m&ecirc;me o&ugrave; il devait partir enregistrer son premier album.

Quant &agrave; elle, ce sera en 2006. Navega, son premier album, est roots, enregistr&eacute; en acoustique au rythme de trois chansons par jour. Le deuxi&egrave;me, St&oacute;ria, St&oacute;ria&hellip;, est, dit-elle, &laquo;&nbsp;un album de princesse&nbsp;&raquo; &ndash; un enregistrement entre Paris, le Br&eacute;sil et Cuba, puis une tourn&eacute;e o&ugrave; elle voyage avec huit personnes. Elle enregistre ensuite un concert pour FIP, en trio, qui sera la mati&egrave;re de l&rsquo;album Studio 105. &laquo;&nbsp;Puis j&rsquo;ai eu envie d&rsquo;un album plus pop.&nbsp;&raquo;

Couverture du 4e album de Mayra Andrade : Lovely Difficult, Photo diffusée par Charles Clement pour la promotion de l’album de Mayra Andrade
Couverture du 4e album de Mayra Andrade : Lovely Difficult.
Photo diffus&eacute;e par Charles Clement pour la promotion de l&rsquo;album de Mayra Andrade

Elle assume d&rsquo;embl&eacute;e le paradoxe de Lovely Difficult&nbsp;: &laquo;&nbsp;C&rsquo;est un album plus vari&eacute;, plus personnel. Je suis une femme de mon &eacute;poque, je suis soumise &agrave; une foule d&rsquo;influences. Je n&rsquo;ai jamais autant compos&eacute; ni chant&eacute; dans autant de langues.&nbsp;&raquo;

Car Mayra Andrade parle et cr&eacute;e &laquo;&nbsp;en quatre langues et demi&nbsp;&raquo;&nbsp;:le cr&eacute;ole capverdien, le portugais, l&rsquo;espagnol, le fran&ccedil;ais et &ndash; pour la demie &ndash; l&rsquo;anglais. Elle appartient &agrave; une g&eacute;n&eacute;ration qui a beaucoup revendiqu&eacute; son identit&eacute; capverdienne. Il est temps, aussi, d&rsquo;&eacute;largir la palette. Il y a deux fois plus de citoyens capverdiens &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger que dans leur pays, et cette diaspora fait de cette petite nation une des plus dynamiques, culturellement et intellectuellement, du continent africain.&laquo;&nbsp;Mais le Cap Vert n&rsquo;a pas encore os&eacute; la modernit&eacute; autant que d&rsquo;autres pays. Nous en sommes un peu l&agrave; o&ugrave; en &eacute;tait le Br&eacute;sil &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la samba et de la bossa nova.&nbsp;&raquo;

Alors elle veut un album &agrave; la fois r&eacute;volutionnaire et simple d&rsquo;acc&egrave;s, pop et fantasque, divers et intime. Elle confesse &laquo;&nbsp;ne pas aimer les albums qui sonnent salade russe. La plus grande humiliation serait de faire un disque qui ressemble &agrave; une compilation de langues et de styles.&nbsp;&raquo;

Lovely Difficult est exactement l&rsquo;inverse&nbsp;: la d&eacute;monstration d&rsquo;une libert&eacute; et d&rsquo;une personnalit&eacute; qui se jouent des fronti&egrave;res stylistiques et linguistiques. Elle a fait appel &agrave; des amis d&rsquo;horizons vari&eacute;s&nbsp;: Yael Naim et David Donatien, Piers Faccini, T&eacute;t&eacute;, Benjamin Biolay, Hugh Coltman, Krystle Warren, Pascal Danae, Mario Lucio Sousa&hellip; Et toutes les chansons parlent d&rsquo;amour &ndash; &laquo;&nbsp;sauf Rosa, qui est une histoire de solitude&nbsp;; ce n&rsquo;est pas tr&egrave;s &eacute;loign&eacute;, donc&hellip;&nbsp;&raquo;

&Agrave; Brighton, la r&eacute;alisation de Mike &laquo;&nbsp;Prince Fatty&nbsp;&raquo; Pelanconi (Lily Allen, Graham Coxon&hellip;) est un prodige d&rsquo;&eacute;quilibre&nbsp;: il n&rsquo;a jamais enregistr&eacute; d&rsquo;album de world music, elle n&rsquo;a jamais fait de pop&hellip; Selon Mayra, c&rsquo;est &laquo;&nbsp;la rencontre de deux sensibles analphab&egrave;tes qui n&rsquo;avaient que leurs antennes et leur instinct pour se guider.&nbsp;&raquo;

Elle aime penser que sur son disque souffle le m&ecirc;me sens de l&rsquo;aventure que chez Caetano Veloso. &laquo;&nbsp;Pourquoi ne pas s&rsquo;autoriser la croissance, le changement, le mouvement&nbsp;? Pourquoi ne pas habituer le public &agrave; ne pas savoir &agrave; quoi s&rsquo;attendre&nbsp;?&nbsp;&raquo; Tout &agrave; fait lovely et fi&egrave;rement difficult.

Liens&nbsp;:

www.mayraandrade.com&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; www.facebook.com/mayraandrade

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