Morosité du marché mondial d’or noir: la recette de Brazzaville pour rebooster son économie

Afriquinfos
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Brazzaville (© 2016 Afriquinfos) –  Le Congo compense la baisse des cours du baril par l’exploitation de nouveaux champs, contrairement à ses voisins, ceci dans le but de booster sa politique de grands travaux.

Les recettes pétrolières au Congo ont largement baissé avec la chute des cours mondiaux du pétrole enregistrée depuis 2014, avec comme conséquence la diminution des volumes d’or noir congolais. Ce qui constitue un handicap majeur pour l’économie de ce petit pays potentiellement hyper riche, puisque ses recettes pétrolières représentent environ 70% du budget de l’État.

Selon Léon Raphaël Mokoko, ancien ministre du Plan et de l’Intégration, cette situation a entraîné une  baisse des recettes publiques évaluée à 1.400 milliards de FCFA (plus de 2 milliards d’euros), entre 2013 et 2015.

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Depuis plus de dix ans, les recettes pétrolières financent la construction d’infrastructures dont le ministère de l’Aménagement du territoire et des Grands Travaux assure le suivi et la gestion, avec la Délégation générale aux grands travaux (DGGT). Malgré ces vastes chantiers, le chiffre d’affaires du secteur a reculé de 45% au cours du premier semestre de 2015 par rapport à la même période l’année précédente. Du coup, les entreprises de BTP, les principales victimes de la situation, sont dans l’obligation d’arrêter les travaux en cours.

Pourtant, la situation devrait s’améliorer cette année et la suivante. La remontée espérée de la production d’or noir pourrait en effet compenser la perte de recettes budgétaires. De 313.703 barils par jour (b/j) en 2010, la production d’hydrocarbures était tombée à 250.246 b/j en 2014.

Un repli dû au déclin naturel des champs pétrolifères arrivés à maturité (comme ceux de Moho Bilondo, Nkossa, Tchibouéla, Loango et Zatchi), à la fermeture d’Azurite pour manque de rentabilité et, plus récemment, à des raisons techniques liées aux travaux d’interconnexion entre Mohono Nord et le port pétrolier de Djéno.

Un  PIB en croissance de 7,1% en 2016

L’entrée en production de nouveaux puits en 2015 et des champs Moho Nord et Marine 12 cette année ainsi que les projets de redéploiement de certains sites devraient porter la production à près de 317.000 b/j en 2016 et à 377.707 b/j l’année suivante.

Selon la Direction générale de l’économie, le PIB devrait croître de 7,1 % en 2016, compte tenu de la reprise du secteur pétrolier (+ 10%) et du dynamisme des activités hors hydrocarbures (+ 6,2%).

Les recettes ainsi générées pourront stimuler différentes branches de l’économie, et favoriser la reprise de quelques chantiers d’infrastructures. D’après la Banque mondiale, la dette du pays représentait 36% du PIB à la fin 2015. Le spectre de la dette risque donc de hanter à nouveau le Congo, cinq ans seulement après avoir atteint le point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE).

Innocente NICE