Congo: La FIDH aussi redoute des violations clandestines des droits humains dans le département du Pool

Afriquinfos
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Depuis plus de deux semaines, l’armée et la police congolaises mènent des opérations d’envergure dans le département du Pool, officiellement contre les anciens membres de la milice Ninja et son ancien chef, Frédéric Bintsamou surnommé le Pasteur Ntumi, ancien Délégué général auprès du Président Nguesso chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre.

 Jusqu’au 14 avril, les forces de défense et de sécurité ont également procédé à des pilonnages à l’arme lourde et à des bombardements aériens, suivis d’offensives terrestres notamment contre certains villages.

«Si les autorités assurent qu’aucune victime civile n’est à déplorer, les témoignages reçus par nos organisations font pourtant état de dizaines de morts et de blessés», a affirmé Dismas Kitenge Senga, vice-président de la FIDH. «Les autorités congolaises doivent immédiatement mettre un terme à toutes les opérations des forces de sécurité dans le Pool et, faciliter le retour et l’accès aux populations affectées. Le huis clos actuel est inacceptable. Toute la lumière doit être faite sur les événements des dernières semaines», a-t-il déclaré.

32 ans au pouvoir

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Au pouvoir depuis 32 ans, Denis Sassou-Nguesso a été investi, le 16 avril dernier, pour un nouveau mandat de cinq ans, à la suite d’un scrutin qui s’est déroulé en l’absence de télécommunications dans tout le pays (suspendues pour des raisons de sûreté générale d’après le Gouvernement) et qui a été largement entaché de fraudes et d’irrégularités, dénoncées par l’Opposition et la Société civile congolaises, ainsi qu’une partie de la communauté internationale dont le Canada, les États-Unis et l’Union européenne.

 Empêché de se présenter par les dispositions de la précédente Constitution, le régime au pouvoir avait organisé, le 25 octobre 2015, moins de cinq mois avant l’élection présidentielle, un référendum pour faire adopter une nouvelle Constitution entrée en vigueur le 6 novembre 2015 et permettant au Président de se représenter pour de nouveaux mandats.

Le 22 septembre 2015, il a exprimé sa volonté de tenir un référendum pour décider d’un «changement» de la Constitution en vigueur depuis 2002, ceci pour lui permettre de briguer un troisième mandat présidentiel successif. Les opposants, qui y voyaient une tentative de coup d’État constitutionnel, se sont massivement mobilisés et ont été sévèrement réprimés les 20 et 21 octobre 2015, entraînant la mort d’au moins une vingtaine de personnes à Brazzaville, Pointe Noire et d’autres localités du pays selon le bilan établi par l’OCDH et la FIDH.

Le président Denis Sassou Nguesso a été investi le 16 avril 2016 pour un troisième mandat présidentiel à l’issue d’une élection contestée. Denis Sassou Nguesso est au pouvoir depuis 1979. En 1992, il perd les premières élections pluralistes avant de revenir au pouvoir par les armes. Depuis, les élections de 2002, le président Denis Sassou Nguesso est réélu à la faveur d’élections contestées par son Opposition.

Bella EDITH