Tunisie: Le jihadiste tué dans la nuit du 02 juillet était le « cerveau » du récent double attentat

Afriquinfos Editeur
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Des forces de sécurité et experts tunisiens sur le lieu où un jihadiste s'est fait exploser alors qu'il était visé par des tirs de la police, le 3 juillet 2019 près de Tunis (AFP)

TUNIS (© 2019 AFP) – Le jihadiste qui s’est fait exploser dans la nuit du 02 juillet durant une opération sécuritaire dans la cité populaire Intilaka, près de Tunis, était le « cerveau » du double attentat suicide de jeudi dernier, a indiqué mercredi à l’AFP le ministère de l’Intérieur.

« Le terroriste Aymen Smiri était en relation avec le double attentat suicide de jeudi, et les investigations ont prouvé qu’il était le cerveau de ces opérations. Il était un dirigeant très actif et très dangereux », a dit le porte-parole du ministère, Sofiène Zaag. L’enquête ouverte après cette double attaque suicide à Tunis, revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), « a mené à cette personne de 23 ans » qui habitait dans un quartier (Ibn Khaldoun) proche de cité Intilaka, a ajouté M. Zaag. « Nous l’avons localisé et suivi jusqu’à ce qu’il soit coincé à Cité Intilaka », a-t-il précisé. Selon la même source, le suspect « planifiait une opération terroriste ciblant des sécuritaires ». Il a activé une ceinture d’explosifs au moment où il a été atteint par des tirs des forces de sécurité. Aucune perte humaine ou dégât matériel n’a été enregistré, a ajouté le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

– Les deux kamikazes « identifiés » –

Dans une déclaration à la presse diffusée sur le site de la radio privée Mosaïque FM, le Premier ministre Youssef Chahed a confirmé que le jihadiste mort dans la nuit faisait partie « du même groupe terroriste que les deux kamikazes de jeudi dernier. Il a ajouté que « tous les éléments » de ce groupe avaient été « arrêtés ». Il « planifiait des opérations terroristes contre la Tunisie », a-t-il relevé. « Les deux kamikazes ont été identifiés et un nombre important de suspects arrêtés », avait auparavant indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, sans autres détails.

Lundi, le ministère de l’Intérieur avait publié un avis de recherche muni du portrait du jihadiste présumé Aymen Smiri le qualifiant de « terroriste ». Une journaliste de l’AFP qui s’est rendue mercredi matin dans la cité populaire Intilaka a notamment pu voir les traces de l’explosion sur un trottoir, sur plus de 50 mètres, près d’une station de tramway. « Je l’ai vu courir essayant d’échapper aux agents de la police et, subitement, il s’est fait exploser », a raconté à l’AFP Ibrahim Mejri, 35 ans, un habitant du quartier. Un policier a été tué dans le double attentat suicide à Tunis jeudi dernier. Ces attaques, qui ont aussi fait plusieurs blessés, ont fait ressurgir le spectre de la violence dans le pays, où la sécurité s’est nettement améliorée ces dernières années après une série d’attaques jihadistes meurtrières ayant visé des touristes et des sécuritaires en 2015.

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