Soudan : la peine de mort annulée pour la jeune femme violée

Afriquinfos
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Juba (© 2018 Afriquinfos) – Accusée d’avoir tué son mari et condamnée à la peine capitale à l’âge de 16 ans,  Noura Hussein, une jeune femme soudanaise vient de voir la sentence prononcée contre elle  annulée.

La cour d’appel a annulé mardi la sentence de mort contre cette jeune femme qui a tué son mari qu’elle accuse de l’avoir violée, a annoncé son avocat.

Après avoir été reconnue coupable du « meurtre intentionnel » de l’homme que son père l’avait forcée à épouser à l’âge de 16 ans et qui, selon elle, l’avait violée, un tribunal soudanais avait en mai dernier condamné à mort Noura Hussein aujourd’hui âgée de 19 ans.

La condamnation à mort de la jeune femme, avait déclenché l’indignation internationale, notamment de l’ONU et de groupes de défense des droits de l’Homme. Et son avocat Al-Fateh Hussein avait interjeté appel de cette décision.

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« La cour d’appel a annulé la sentence de mort et a condamné la (jeune femme) à cinq ans de prison » et à payer une amende de 337.500 livres soudanaises (12.000 dollars), a déclaré mardi M. Hussein. La peine de prison court depuis la date de son arrestation, en mai 2017.

Mariage forcé autorisé à partir de 10 ans

Au Soudan, la loi autorise le mariage des enfants âgées de plus de 10 ans.

Après la condamnation à mort de la jeune fille, des militants avaient lancé une campagne intitulée « Justice pour Noura ».

Selon Amnesty International, Noura Hussein a été mariée de force à l’âge de 16 ans. Lorsqu’elle a refusé de consommer le mariage, son mari a appelé en mai 2017 deux de ses frères et un cousin pour qu’ils l’aident à la violer. Quand il a essayé de la violer une deuxième fois, elle l’a poignardé à mort, selon l’ONG.

Mardi, Amnesty International, qui fait partie de la campagne « Justice pour Noura », s’est félicité de la décision de commuer la sentence de la jeune femme.

Il faut préciser que les Nations Unies ont exhorté le Soudan à modifier ses lois pour criminaliser la violence domestique et le viol conjugal.

Xavier-Gilles CARDOZZO