Alger (© 2020 Afriquinfos)-Ce vendredi qui constitue le 46e consécutif, du lendemain de la libération surprise de nombreux contestataires et de la formation d’un nouveau gouvernement, conspué par les manifestants Une foule importante a défilé sans incident à Alger.
Plusieurs militants emprisonnés, sortis de prison jeudi à la faveur d’une vague surprise de libérations ordonnées par les tribunaux à travers le pays, ont pris part à la marche algéroise, selon des images relayées sur les réseaux sociaux.
Selon la télévision nationale, 76 personnes incarcérées dans le cadre du « Hirak » –en attente de procès ou déjà condamnées– ont été remises en liberté jeudi, majoritairement à Alger.
Selon un journaliste de l’AFP, cette manifestation est la plus importante que celles des deux vendredis précédents, lors desquels elle avait marqué le pas, après l’entrée en fonction du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre lors d’un scrutin auquel s’était farouchement opposé la contestation.
Le cortège s’est étiré dans plusieurs rues du coeur d’Alger, épicentre du « Hirak », le « mouvement » populaire de contestation du régime né le 22 février et qui a arraché en avril la démission du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.
Des manifestations se sont également déroulées dans plusieurs autres villes du pays, selon le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie).
A Alger, les manifestants sont néanmoins apparus moins nombreux que lors des mobilisations exceptionnelles des semaines avant la présidentielle.
« Notre marche est pacifique, nos revendications sont légitimes », ont-ils scandé, continuant de réclamer l’instauration d’une « période de transition » pour démanteler le « système » au pouvoir en Algérie depuis son indépendance en 1962.
Réclamée en vain depuis des mois par la contestation, cette mesure, interprétée comme un geste d’apaisement, a précédé l’annonce dans la soirée du premier gouvernement du nouveau président, deux semaines jour pour jour après son entrée en fonctions.
Elu sur fond d’abstention record, lors d’un scrutin considéré par la contestation comme une manœuvre du « système » pour se régénérer, M. Tebboune a, au soir de sa victoire électorale, tendu la main au « Hirak », mouvement sans structure formelle, l’invitant à « un dialogue pour bâtir une Algérie nouvelle ».
Incarnant ouvertement le pouvoir après la démission de M. Bouteflika et jusqu’à son décès le 23 décembre, le général Gaïd Salah avait refusé tout geste en faveur du Hirak, notamment la libération des détenus, arrêtés par centaines à la faveur d’une répression dont il était à l’origine.
V.A.