Mali : 150 000 emplois supprimés dans la filière agricole

Afriquinfos
3 Min de Lecture

Bamako (© Afriquinfos 2017)- Au Mali, 3ème pays exportateur de l’or ? plus de 53 tonnes d’or ont été extraites des entrailles en 201. Mais malgré cette découverte, la majorité des 17 millions d’habitants de ce grand pays ouest-africain, ne dispose pas d’un quotidien digne de leurs richesses.

En dépit de son exploitation industrielle, l’or peine à générer suffisamment d’emplois pour absorber un chômage endémique qui pousse des milliers de jeunes à opter pour l’immigration clandestine.

Seule l’Agriculture est à même de créer suffisamment d’emplois au Mali, explique Modibo Koné, expert du développement, qui a participé à la structuration et au financement de plusieurs infrastructures (troisième pont d’Abidjan, l’échangeur multiple à Bamako) dans la sous région.

Dans un entretien accordé à Financial Afrik, le banquier déroule son raisonnement en prenant le cas spécifique du coton malien, l’un des plus cotés dans le monde. Problème, explique celui qui a dirigé  la Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT), le Mali s’était jusque-là limité à la transformation du coton grain à la fibre et en d’autres produits comme l’aliment de bétail (ce dernier volet est laissé aux privés maliens).

- Advertisement -

Le  pays stagne  sur la première transformation, celle de la graine en fibre. Il fallait d’abord réhabiliter l’outil d’égrenage et augmenter la capacité à ce niveau.  L’investissement envisagé concernait toute la chaîne de valeur.  “En tout, 5 usines ont été remises à neuf. A cela, s’ajoutait la construction de 3 usines dont l’une financée par la BOAD“, détaille M. Koné.

Convaincu qu’il faut  valoriser  la matière première, Modibo Koné détaille l’impact financier et social du passage de la fibre à la filature: “C’est passer en fait vers ce qui constitue le socle même du tissu industriel. L’impact est important car un kilo de fibres transformé en filature devrait valoir dix fois plus. Les recettes que le Mali tirait de l’activité devraient donc augmenter de dix fois grâce au développement de l’industrie textile en aval”.

En clair, l’effet  d’entrainement du coton malien, réputé de qualité supérieure en raison du climat sec du pays, devrait favoriser la naissance d’unités industrielles textiles (jean, tee-shirt, serviettes, etc) spécialisées et compétitives. Concrètement, l’idée était de créer de la valeur ajoutée par rapport à la production locale, en mettant en place 4 filatures au départ. Chaque filature devait créer au moins 4 000 emplois directs et améliorer ainsi les recettes d’exportation en faisant jouer divers dispositifs et conventions dont l’AGOA.

V.A