Cotonou (© 2019 Afriquinfos)-Le verdict dans le procès contre Lionel Zinsou pour usage de faux et dépassement de fonds de campagne est tombé ce vendredi 2 août 2019, le tribunal de première instance de Cotonou déclare l’ancien premier ministre coupable de ces faits et le condamne.
Il est accusé d’avoir masqué ses dépassements de compte de la campagne électorale de 2016 en utilisant de « fausses attestations ou un certificat falsifié », note cette source.
L’opposant béninois Lionel Zinsou, arrivé second à la dernière élection présidentielle, qui vit en France, a été condamné « à cinq ans d’inéligibilité pour toutes les élections à venir en République du Bénin, à six mois d’emprisonnement assorti de sursis », et une amende de cinquante millions (50.000.000) francs Cfa.
Le tribunal de première instance de Cotonou déclare recevable l’action du ministère public contre Lionel Zinsou et le retient dans les liens de la prévention d’usage de fausse attestation ou de certificat falsifié et de dépassement de dépense de campagne. C’est ce qu’a déclaré le juge en charge du dossier à l’audience ouverte ce matin à 10h37.
De nombreux observateurs locaux et internationaux dénoncent régulièrement un tournant autoritaire du président Patrice Talon, élu en avril 2016, dans un pays réputé pour être un exemple démocratique en Afrique de l’Ouest.
La grande majorité des opposants à M. Talon vivant désormais en exil, ont étédéjà condamnés en leur absence. Ils craignent des mesures judiciaires à leur encontre s’ils reviennent au Bénin.
Il y a le cas de Sébastien Ajavon, président du patronat béninois et richissime homme d’affaires qui a été condamné à 20 ans de prison dans une sombre affaire de trafic de cocaïne. Résident en France actuellement, un mandat international a été lancé contre lui.
Fin juin, l’ancien président Boni Yayi, qui avait violemment condamné les dernières élections législatives tenues en avril dernier et auxquelles l’opposition n’a pas pu présenter de listes, a été forcé à l’exil dans une destination inconnue après deux mois de siège des forces de l’ordre autour de son domicile.
Début mai et mi-juin Des manifestations ont éclaté dans des bastions de l’opposition et ont été réprimées dans le sang, faisant une dizaine de morts par balles.
V.A.