Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon: Le gouvernement français légitimement dans le collimateur des proches des disparus

Afriquinfos
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Bamako (© 2016 Afriquinfos) – Ce 02 novembre, l’association des proches des journalistes Ghislaine Dupont  et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI (Radio France International) au Mali assassinés en 2013, ont dans un communiqué, dénoncé «un silence d’Etat». Pour l’avocat des deux journalistes membres de l’association, le Gouvernement français a des informations sur cet assassinat, mais ne veut pas les révéler.

Pour cette association, la France connaît l’auteur de ce drame, mais ne veut pas le révéler. Ce qui est un mystère pour surtout les avocats des familles touchées. «Nous affirmons aujourd’hui que l’Etat sait qui les as tués et ne veut pas le dire», accuse ce communiqué. Un assassinat qui a eu lieu le 02 novembre  2013, après leur enlèvement.

La mort de ces deux journalistes a été revendiquée à cette époque par Al-Qaîda au Maghreb islamique. Vu qu’il y a de cela trois ans, ni la France ni le Mali n’ont pas pu citer les noms des véritables tueurs, l’association dénonce un mystère dans cette affaire, et estime que le gouvernement français en sait quelque chose, mais a décidé de se taire. «Le mystère persiste sur les raisons de leur enlèvement puis de leur exécution. Mais aujourd’hui, nous affirmons que l’Etat sait qui les a tués et ne veut pas le dire», détaille le communiqué.

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Fondement d’une colère légitime

La raison de ces affirmations de l’association est relative à  deux sorties médiatiques: D’abord, en mars dernier, le ministre de la Défense française avait déclaré que les deux journalistes, Dupon et Claude Verlon, avaient été «trahis», sans pourtant aller au-delà de cette affirmation.
Ensuite, après quelques mois, le président François Hollande fait cas d’un double assassinat, dans un livre écrit par des journalistes du Monde, en affirmant: «On a le cas Serge Lazarevic, sans doute détenu par ceux qui ont tué les deux journalistes, Ghislaine Dupont et Claude Verlon».

 Selon la même association, il s’agit d’une «confidence» en opposition avec la position de Paris. Pour elle, la France  a toujours refusé le lien entre l’assassinat des deux envoyés spéciaux et les négociations pour obtenir la libération des otages  détenus en Sahel, dont Serge Lazarevic, aussi enlevé au Mali. Ou également les otages d’Arlit, libérés quatre jours avant l’assassinat de Dupont et Claude Verlon.

«La difficulté de ce dossier si regrettable, c’est qu’aujourd’hui, le théâtre des opérations se situe à Kidal. Et cela ne peut se concevoir pour un juge de se déplacer sur le terrain, de récolter des éléments de preuves, d’entendre des témoins. C’est cette situation particulière qui fait que aujourd’hui, on a l’impression que le dossier traîne, mais cela n’est pas le cas», s’est défendu le ministre malien de la Justice, Mamadou Ismaèl Konaté. Les Nations Unies ont  décrété le 02 novembre comme journée internationale de la protection des journalistes en hommage à ces deux journalistes froidement assassinés au Mali en 2013.


Rachel KOMI