Le procès de l’Ougandais Dominic Ongwen, ancien chef de la LRA reprend ce lundi

Afriquinfos
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La Haye (© 2017 Afriquinfos)-Le procès de Dominic Ongwen, l’un des commandants de la LRA, l’Armée de résistance du Seigneur, reprend ce lundi 16 janvier à la CPI.  Il est reproché au membre du top 5 de la LRA 70 chefs d’inculpation dont des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Assassinats, viols, torture, enlèvement d’enfants. Des milliers de victimes attendent ce procès car c’est le premier à se pencher sur les crimes commis par la LRA depuis près de 30 ans. Les premiers témoins doivent comparaître ce lundi.

Le premier à comparaître à la barre est un expert de l’Armée de résistance du Seigneur. Spécialiste du nord de l’Ouganda, de la communauté Acholi et de la LRA. Ce témoin devrait donner des éclairages importants sur l’organisation de cette milice particulièrement brutale.

Pour l’accusation, l’objectif est de démontrer que ce groupe armé a une organisation quasi-militaire, avec entre autres quatre bataillons placés sous les ordres de Joseph Kony. Démontrer aussi que Dominic Ongwen possédait un réel pouvoir alors qu’il était l’un des cinq commandants de la LRA, à la tête de son propre bataillon de 300 hommes et comment ses décisions et son efficacité lui ont permis de gravir les échelons de cette milice entre 2002 et 2005.

Lors de cette première session, l’accusation va donc se concentrer sur des communications radio interceptées par l’armée ougandaise et dans lesquelles on entend, selon elle, Dominic Ongwen donner des ordres. L’enjeu bien sûr est de démontrer que Dominic Ongwen a lui-même ordonné et exécuté des meurtres, des pillages et des viols lors des quatre attaques de camps de déplacés dont il est accusé entre juillet 2002 et décembre 2005.

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Dominic Ongwen selon la Défense

Montrer ainsi qu’il savait que ce qu’il faisait était criminel, contrairement à ce qu’affirme sa défense qui le présente en victime. Un expert, mais aussi un membre de l’armée ougandaise et un ex-enfant soldat de la LRA devraient donc se succéder à la barre jusqu’au 3 février pour donner un maximum de crédibilité à ces relevés d’écoute.

Le procès est qualifié de complexe car Dominic Ongwen, avant de devenir un commandant de l’Armée de résistance du Seigneur, a lui-même été kidnappé sur le chemin de l’école.

Pour l’accusation, les témoignages d’ex-combattants de la LRA, de victimes de cette milice particulièrement cruelle, mais aussi des communications radio interceptées par l’armée ougandaise, tout cela atteste que Dominic Ongwen a activement participé mais aussi donné l’ordre de tuer, torturer, piller et enlever de jeunes enfants lors des quatre attaques de camps de déplacés.

Toutefois,  subsiste cette réalité de la défense : celle d’un enfant enlevé à l’âge de 14 ans sur le chemin de l’école. Un enfant endoctriné pour tuer et qui n’a jamais rien connu d’autre que la brousse, la traque et la violence. La tâche sera donc compliquée aux juges dans ce procès inédit, le premier à se pencher sur les crimes d’une violence inouïe commis par la LRA depuis près de 30 ans.

Innocente Nice