En Somalie, les pertes massives de bétail compromettent sérieusement la sécurité alimentaire et les moyens d’existence

Afriquinfos
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Rome  (© 2018 Afriquinfos)  En Somalie, des décès massifs de bétail dus à la sécheresse  60 pour cent des troupeaux décimés dans certaines régions —  ont gravement compromis les moyens d’existence des pasteurs. Ces pertes de bétail menacent d’exacerber la situation de la sécurité alimentaire du pays, qui demeure critique dans les zones pastorales du nord et du centre, met en garde aujourd’hui la FAO.

Vu que les prévisions de pluies sont inférieures à la moyenne pour la période avril-juin, un soutien urgent est nécessaire pour renforcer la résilience des communautés pastorales et éviter une détérioration des moyens d’existence et de la sécurité alimentaire, souligne la FAO dans le dernier rapport de son Système mondial d’information et d’alerte rapide (SMIAR).

« La Somalie est, par tradition, caractérisée par une économie agropastorale. Les pertes massives de bétail ont gravement touché l’économie et les populations somaliennes. Il est crucial que nous continuions à soutenir les ménages pastoraux afin de renforcer leur résilience face aux chocs liés au climat en fournissant une assistance vétérinaire et alimentaire opportune à leurs animaux », a déclaré M. Daniele Donati, Représentant de la FAO en Somalie.

Dans les régions pastorales septentrionales et centrales du pays, l’impact négatif, en particulier sur le bétail, des sécheresses prolongées de 2016 et 2017 a accru le nombre de personnes en insécurité alimentaire sévère d’environ 3 pour cent à 1,8 million, soit presque 30 pour cent de la population de ces zones.

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Fort impact sur l’économie

La situation générale de la sécurité alimentaire en Somalie s’est améliorée dans une certaine mesure début 2018 principalement en raison d’une aide humanitaire soutenue et de grande ampleur. Le nombre de Somaliens souffrant d’insécurité alimentaire grave a baissé de l’ordre de 15 pour cent par rapport à fin 2017, mais reste cependant 170 pour cent au-dessus des niveaux d’avant-crise.

Les pertes massives de troupeaux ont entraîné une réduction de l’offre sur le marché, ce qui a entraîné une flambée des prix du bétail et des produits dérivés de l’élevage, notamment le lait. Elles ont également entraîné une chute des exportations d’animaux. L’économie du pays s’en est trouvée durement touchée, le secteur de l’élevage représentant environ 40 pour cent du produit intérieur brut (PIB) et employant 65 pour cent de la population active.

Les familles dans les zones pastorales subissent déjà le choc de l’impact économique négatif. Cela se reflète dans les niveaux élevés d’endettement des ménages qui limitent aussi fortement leur accès à la nourriture. Dans les régions du nord et du centre, cet endettement a augmenté de 400 pour cent au cours de l’année 2017 en raison des achats à crédit d’eau et de nourriture et des emprunts pour financer la migration du bétail.

I.N.